Commentaire de la première lecture du 7e dimanche de Pâques, 12 mai 2024, année B — Diocèse de Bourges

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Commentaire de la première lecture du 7e dimanche de Pâques, 12 mai 2024, année B

Actes des Apôtres, ch.1,15-17.20a.c26

Commentaire de la première lecture du 7e dimanche de Pâques, 12 mai 2024

Actes des Apôtres, ch.1,15-17.20a.c26 - Matthias vient compléter le groupe des Apôtres.

 

Quelques semaines déjà, et Jésus était encore avec eux au bord du lac de Tibériade. Par trois fois il avait demandé à Pierre de prendre la charge de son troupeau, les trois fois qui effaçaient son reniement, il était maintenant réhabilité. Avec Pierre, les apôtres et les disciples se réunissaient souvent en prière, Marie était avec eux, ainsi sans doute que les femmes qui avaient accompagné le Seigneur dans toute sa vie publique. L’Ascension les avait laissés comme interdits, ce jour allait demeurer pour eux « le jour où il leur avait été enlevé ».

 

Qu’étaient devenus les Apôtres ?

Ils étaient revenus de Galilée à Jérusalem, pour la fête juive du cinquantième jour après Pâques, la Ville Sainte attendait beaucoup de monde pour ce jour-là, ils n’étaient pas prêts mais ils formaient déjà une communauté.

Le souvenir de ce qu’ils avaient vécu était encore très proche, la peur aussi était toujours là, et puis il y avait un vide dans leur groupe, celui qu’avait laissé la mort de Juda. Le mieux était de combler ce vide au plus tôt, une façon de se rassurer, d’effacer un souvenir traumatisant. Les apôtres seraient alors de nouveau au complet, douze comme les douze tribus d’Israël. Jésus n’était plus là, le tirage au sort n’était plus dans les habitudes depuis longtemps, ils s’en remettaient à Dieu lui-même : « Toute décision vient de l’Éternel » disait-on. Plus tard, quand ils eurent reçu l’Esprit, ils n’employèrent plus cette méthode.

 

Lecture du texte

Ce fut donc Matthias qui prit la place devenue vacante. On n’était pas tendre pour Juda : « Qu’un autre prenne sa charge ! » Il fallait vite l’oublier. Pourtant lui aussi avait été choisi, appelé et nommé apôtre par Jésus lui-même, comme nous le rappellent les évangélistes Luc et Jean. Jésus avait passé la nuit en prière avant de les appeler.

 

Comment s’est passé le choix de Matthias ?

C’est Pierre naturellement qui présenta les deux candidats, il eut un mot pour Juda : il était l’un de nous, dit-il, il avait reçu sa part de notre ministère. Par ces quelques mots Pierre venait de décrire l’essentiel de ce qu’on attend d’un apôtre. Il était l’un de nous, la seule note positive que l’on entendra sur Juda, cette phrase qui nous vient à nous aussi, quand le sentiment de solitude lors de la disparition d’un ami proche, nous fait ressentir le vide né de la séparation.

 

La faute, ou ce qui nous sépare de Dieu, c’est d’abord une fracture de la fraternité, une rupture du lien qui nous rattache à nos frères humains. Il avait reçu sa part de notre ministère, c’est donc aussi l’abandon d’un engagement partagé, d’une mission collective assumée puis trahie. Juda  avait partagé ce ministère des Apôtres sur qui repose depuis deux mille ans la continuité de l’Église. Il fallait que Matthias soit conscient de cet engagement.

 

Cet engagement nous concerne-t-il ? Que nous dit-il aujourd’hui ? A quoi sommes-nous appelés ?

Oh c’est bien simple ! Nous sommes appelés à la vie éternelle mais chacun selon sa vocation et ses charismes, son élection dira saint Pierre dans sa deuxième épître (1,10), là où nous sommes chaque jour, à chaque instant, vocation de laïc ou de personne consacrée. C’est notre réponse de foi à la révélation de Dieu et notre engagement en réponse à sa proposition d’Alliance.

Pierre résume son discours par la plus belle des formules, en direction des candidats retenus : « Il faut que l’un d’entre eux devienne, avec nous, témoin de sa résurrection ». Ce sera le leitmotiv des apôtres et de Pierre le premier, dans toute leur prédication à partir de la Pentecôte, être témoins de la résurrection du Christ.

Nous devons être Apôtre chaque jour, habités par la foi et l’espérance comme Matthias, pour être témoins de la résurrection de Notre Seigneur. Pierre dira plus tard que Dieu le Père nous a régénérés par la résurrection de Jésus Christ d’entre les morts pour être une vivante espérance. (1P 1,3)

Comme tous les frères réunis ce jour avec Pierre et Marie, mère de Dieu et notre mère, nous sommes appelés à rendre compte de notre espérance, en témoignant de notre foi en la résurrection. On peut rêver, et imaginer ce que fut leur joie en ce jour, avant de se séparer, de célébrer et se reconnaître les uns les autres, comme les disciples d’Emmaüs, dans la fraction du pain, où nous puisons nous aussi, après eux et comme eux, notre foi en la résurrection du Christ.

 

Auguste Dorléans