Commentaire de la première lecture du 4e dimanhce de Pâques, 21 avril 2024, année B — Diocèse de Bourges

Aller au contenu. | Aller à la navigation

Outils personnels

Eglise Catholique en Berry Diocèse de BourgesDiocèse de Bourges
menu
Navigation

Commentaire de la première lecture du 4e dimanhce de Pâques, 21 avril 2024, année B

Actes des Apôtres, 4,8-12

Commentaire de la 1ère  lecture du 4e dimanche de Pâques, 21 avril 2024

Actes des Apôtres, 4,8-12

 

Dimanche dernier, la lecture des Actes de Apôtres rapportait des extraits du discours de Pierre, au peuple, après la guérison par Pierre et Jean d’un infirme installé à la « Belle Porte » du Temple; c’est ce même évènement,  qui provoque la méfiance des responsables religieux de Jérusalem, qui est l’occasion de la déclaration de Pierre que nous allons entendre. Les apôtres qui ont été arrêtés comparaissent devant le Sanhédrin et sont sommés de répondre à cette question : « A quelle puissance ou à quel nom avez-vous eu recours pour faire cela ? » (Ac 4,7)

Lecture du texte

La réponse de Pierre ne se fait pas attendre et est claire : « c’est par le nom de Jésus le Nazaréen ». (v. 9). Luc précise que Pierre est alors « rempli d’Esprit Saint » ; sa réponse sans hésitation réalise la promesse faite par Jésus à ses disciples en Luc 12,11-12 : « Lorsqu’on vous amènera devant des synagogues, les chefs et les autorités, ne vous inquiétez pas de savoir comment vous défendre et que dire. Car le Saint Esprit vous enseignera à l’heure même ce qu’il faut dire. »

 

Qu’affirme Pierre  dans cette déclaration ?

En affirmant que c’est par le nom de Jésus le Nazaréen que cet infirme est debout, il affirme que c’est Jésus lui-même qui a agi. Dans le monde sémitique, le nom n’est pas une désignation conventionnelle ; il dit qui est la personne et son rôle. Jésus le Nazaréen est celui qui  sauve, comme Pierre l’affirme dans son premier discours à la Pentecôte (Ac 2,21) ; c’est lui qui accomplit la prophétie de Joël : « Quiconque invoquera le nom du Seigneur sera sauvé ». On remarquera d’ailleurs que Pierre n’emploie pas le terme ‘guéri’ pour l’infirme, au v. 9, mais celui de ‘sauvé’ ; pour lui la guérison est un signe du salut.

Pierre continue en annonçant le kérygme, le cœur de la foi chrétienne, ce Jésus est celui « que vous avez crucifié mais que Dieu a ressuscité d’entre les morts » (v. 10). Pour Pierre, Jésus est vivant : en invoquant son nom, il croit en son efficience actuelle.

A propos de la résurrection, Pierre apporte à ce public juif un argument tiré des Ecritures (v. 11), en citant le  verset 22 du psaume 117 : ce Jésus est « la pierre méprisée de vous, les bâtisseurs, mais devenue la pierre d’angle ». (Une citation faite par Jésus dans la parabole des vignerons homicides pour annoncer sa mort et sa résurrection). La pierre est d’abord méprisée, rejetée par les bâtisseurs comme Jésus l’a été en étant crucifié, alors que cette pierre est voulue, choisie par Dieu. C’est pourquoi il le ressuscite et en fait le fondement  de la communauté nouvelle.

Pour terminer, Pierre va plus loin encore en affirmant que ce nom de Jésus est le seul qui puisse être invoqué pour trouver le salut. Inutile de dire que ceci ne peut être entendu par les autorités juives pour qui le Nom divin est unique et au-dessus de tout. De plus l’invocation du nom de Jésus est ouverte à tous et non plus seulement au peuple élu. Aussi le Sanhédrin ordonnera-t-il aux apôtres de ne plus parler au nom de Jésus.

 

Revenons au psaume 117 : qu’apporte cette métaphore de la pierre d’angle pour parler du Christ ?

Pour comprendre le mystère du Christ, nous avons besoin de plusieurs images ; les textes de ce jour nous en proposent deux : l’Evangile utilise la métaphore du bon berger qui prend des risques pour sauver son troupeau ; le texte des Actes et du psaume celle de la pierre d’angle. Deux images importantes pour l’Eglise naissante.

 

Le psaume 117 est un psaume d’action de grâces d’un groupe de pèlerins qui a été dans la détresse, qui a crié vers Dieu et a été exaucé. Plein de reconnaissance, il chante la victoire, le salut donné par le Seigneur : « Mieux vaut s’appuyer sur le Seigneur que de compter sur les puissants. ». Le Seigneur est le roc sur lequel on peut s’appuyer.

Avec la résurrection, la victoire sur la mort est donnée en Christ ; il devient cette pierre précieuse sur laquelle s’appuyer pour bâtir l’Eglise. Dans sa 1ère lettre, Pierre écrit aux croyants : « Approchez-vous de lui, pierre vivante, rejetée par les hommes mais choisie et précieuse devant Dieu. Vous-mêmes, comme des pierres vivantes, entrez dans la construction de la Maison habitée par l’Esprit… » (1 P 2,4-5). Jésus devient la pierre angulaire qui assure la cohésion de la construction comme le dit Paul aux Ephésiens : « Vous avez été intégrés dans la construction qui a pour fondation les apôtres et les prophètes ; et la pierre angulaire, c’est le Christ Jésus lui-même. En lui, toute la construction s’élève harmonieusement pour devenir un temple saint dans le Seigneur. » (Ep 2,21)

 

Le psaume 117 est le psaume de Pâques par excellence ; il fait entrer dans la joie du salut donné, « l’œuvre du Seigneur, la merveille devant nos yeux ». Et tandis que le diocèse s’apprête à fêter le 700ème anniversaire de la dédicace de la cathédrale, la métaphore de la pierre retentit comme un appel à devenir chaque jour davantage l’Eglise de pierres vivantes, unie car fondée sur le Christ.

 

Lecture du psaume 117

M-E Courmont