Commentaire de la première lecture du 3e dimanche de Carême, 3 mars 2024, année B — Diocèse de Bourges

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Commentaire de la première lecture du 3e dimanche de Carême, 3 mars 2024, année B

Le Décalogue (Ex 20, 1-17)

Commentaire de la 1re lecture du 3e dimanche de Carême

Le Décalogue (Ex 20, 1-17)

 

Notre émission, réalisée par plusieurs personnes à tour de rôle, s’intitule « La Bible à plusieurs voix ». Nous avons fait le choix de commenter la première lecture du dimanche suivant. En général tirée de l’Ancien Testament, elle est plus difficile à décrypter que celle tirée du Nouveau, les deux nous renvoyant de toutes façons à des cultures vieilles de deux mille à trois mille ans. Chacun de vos commentateurs du Diocèse de Bourges vous fait entendre sa voix, dans la mesure de ses connaissances et de sa sensibilité humaine et religieuse. Dans ces séances, on lit le texte du dimanche suivant, avant de le commenter en posant quelques questions.

Pour le 3 mars 2024, 3ème dimanche de Carême de l’année B, nous sommes face au texte du Décalogue qu’on trouve au chapitre vingt du livre de L’Exode. Lisons-le d’abord.

 

Lecture Ex 20,1-3.7-17

 

Auguste : Les dix commandements ont été popularisés par le cinéma. Les plaies d’Égypte, Moïse et Pharaon, le passage de la mer rouge, le veau d’or et les tables de pierre où sont gravées les paroles divines sont dans toutes les mémoires.

La montagne du Sinaï est identifiée dans la tradition comme le lieu par excellence de la rencontre de Dieu, le lieu où il fait alliance avec son peuple. Dieu lui parle, c’est pourquoi la tradition d’Israël nomme ces dix commandements, les dix paroles.

 

Qu’est-ce que ces paroles signifient pour Israël ?

Par ces paroles « Je suis YHWH ton Dieu qui t’ai fait sortir du pays d’Égypte, de la maison d’esclavage », nous apprenons sur quoi se fonde l’autorité de Celui qui se fait entendre, c’est le Tout Puissant. Il est le libérateur qui balise la route de la liberté, le Sauveur.

 

Comment pouvons-nous nous reconnaître dans ces commandements d’il y a presque trois mille ans ?

Pour entendre la bonne nouvelle de la naissance du Sauveur à Noël, il faut à notre tour être libérés de nos esclavages, abandonner nos servitudes et nous conduire en responsabilité, respecter le prochain dans sa vie, dans ses biens, dans sa liberté, le secourir quand il est dans le besoin.

Le Décalogue est ce texte fondamental de la Loi divine que devraient respecter les hommes et les femmes de tous les temps. L’Égypte, le désert, le Sinaï, les tables de la Loi, sont des images que nous pouvons très bien décrypter, pour nous aider à lutter contre les injustices qui accablent ceux qui vivent en dessous du seuil de pauvreté, les sans domicile, les migrants, ceux qui sont tributaires des distributions alimentaires, celles et ceux qui sont à notre porte et que l’on ne voit pas.

« Tu n’auras pas d’autres dieux devant moi » : nous sommes invités à nous débarrasser de tout ce qui nous encombre pour nous empêcher de voir ce qui nous met à distance de Dieu.

 

Le Sinaï est un sommet, peut-il être un point de départ ?

 

Au Sinaï, Israël entend qu’il doit respecter la Loi, non pour être sauvé mais parce qu’il a été sauvé. Cela  s’applique tout autant aux chrétiens sauvés en Jésus Christ. Les commandements de la Loi sont un don de Dieu pour nous aider à suivre le bon chemin, ils sont le guide d’une vie nouvelle. La nouvelle alliance accomplit l’ancienne. Elle s’accomplit en ces jours où Jésus monte à Jérusalem en offrande de sa vie jusqu’à la Croix. La vie nouvelle pour les Israélites naît dans la libération d’Égypte, pour les chrétiens elle a son origine dans la résurrection du Christ que nous allons célébrer dans quelques jours. La finalité des commandements n’est pas la contrainte mais la vie et la liberté retrouvées.

Jacqueline : Quel profit un chrétien d’aujourd’hui peut-il tirer de la Loi Mosaïque, la Loi de Moïse, datant de trois mille ans. Est-ce encore d‘actualité ?

Auguste La Bible demeure le livre de la Parole de Dieu, elle nous délivre le même impératif de sainteté que le Christ a respecté sa vie durant et nous a légué en venant se sacrifier dans notre monde. L’esprit du Décalogue peut nous aider à dégager les valeurs à retenir pour les hommes et les femmes d'aujourd'hui. Le confort, l'argent, l’individualisme, ne sont-ils pas les dieux que nous adorons, les nouvelles idoles que condamne la première partie du Décalogue ?

Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme et de toutes tes forces, tu aimeras ton prochain comme toi-même, figurent toujours mot à mot dans notre catéchisme. A nous de décliner ce Grand Commandement dans le respect de la vie humaine et de la famille, dans le respect de la dignité des personnes, pour la sauvegarde de la paix et du bien commun. Nous aurons à rendre compte de ce que nous aurons fait mais tout autant de ce que nous aurons omis de faire.

 

Auguste Dorléans