Méditation 3 — Diocèse de Bourges

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Méditation 3

Amour de Dieu, amour du monde (II, 8)

S. Jean oppose constamment l'amour de Dieu, inséparable de l'amour du frère, et l'amour du monde.

Je vous écris jeunes gens, parce que vous êtes forts, que la Parole de Dieu demeure en vous et que vous avez vaincu le Mauvais.

Tout ce qui est dans le monde est convoitise de la chair, convoitise des yeux et ambition du monde : trois choses qui ne viennent pas du Père, mais du monde. Or le monde passe avec ses convoitises, mais celui qui fait la volonté de Dieu demeure éternellement, comme Dieu lui-même demeure éternellement. (I Jn 2, 14sv)

 

Comment pourrions-nous aimer Dieu, si nous aimons le monde ? Dieu prépare donc en nous l'inhabitation de la charité. Il y a deux amours : du monde et de Dieu. Là où habite l'amour du monde, nul accès à l'amour de Dieu. Que l'amour du monde cède la place, et que Dieu habite en nous : que le meilleur occupe la place. Tu aimais le monde, renonce à l'amour du monde ; lorsque tu auras vidé ton cœur de tout amour terrestre, tu puiseras l'amour de Dieu.(Traité II, 8)

Double sens du mot "monde"

Le monde, en tant que créé par Dieu est bon. Ses ressources sont mises à la disposition des hommes pour le développement de leur vie. Une distinction s'impose donc entre usage légitime et jouissance désordonnée.

Mettez votre bien dans la créature, pourquoi Dieu l'aurait-elle faiie, sinon pour que vous y trouviez votre bien ? Et voilà les hommes qui s'enivrent, se perdent, oubliant leur Créateur ; et tandis qu'ils usent de la créature non avec mesure mais avec passion, ils méprisent le Créateur. Dieu ne t'interdit pas d'aimer ces choses, mais de les aimer jusqu'à y trouver ta béatitude ; donne-leur estime et louange, mais pour aimer le Créateur. (Traité II, 11)

Une comparaison : la bague et la fiancée.

Supposons qu'un fiancé fasse une bague pour sa fiancée et que celle-ci, quand elle l'a reçue préfère à son fiancé la bague qu'il a faite pour elle : cet attachement au cadeau ne révèle-t-il pas un cœur adultère ? Cette bague me suffit ; lui, je ne veux plus le voir. Quelle femme serait-elle ?... S'il en est ainsi, le gage qu'il t'a donné, au lieu de te lier à lui, l'en détourne...

Ainsi Dieu t'a donné toutes les créatures : aime-Le donc, Lui qui les a faites. Il veut te donner beaucoup plus, puisqu'Il veut se donner Lui-même. Mais si tu aimes ces choses, même faites par Dieu en négligeant le Créateur et en almant le monde, ton amour ne méritera-t-a-t-il pas d'être regardé comme adultère ?

Les désirs du regard,

Ce sont toutes les formes de la curiosité. Qu'il est large le champ de la curiosité ! Aux spectacles, au théâtre, dans les rites diaboliques, la magie, les sortilèges, c'est elle que nous trouvons. Elle va même parfois jusqu'à tenter les serviteurs de Dieu, qui voudraient presque faire des miracles pour voir si Dieu les exaucera par des miracles. C'est de la curiosité, autrement dit désir du regard, cela ne vient pas de Dieu. (Traité II, 13)

 

Faisons l'appalication à notre société du spectacle :

La mise en garde d'Augustin contre la recherche de la jouissance ne peut-elle éclairer la crise écologique ? Au lieu de préserver l'avenir de la maison commune, l'humanité ne court-elle pas à sa perte par une exploitation dérèglée des ressources de la terre , au profit des privilégiés?

Dans son oeuvre magistrale "La cité de Dieu", écrite au lendemain du sac de Rome par les Goths (410), Augustin oppose les deux Amours qui font les deux cités !

Les deux cités sont enchevêtrées et mêlées l'une à l'autre en ce siècle, jusqu'à ce que le Jugement dernier les sépare.

Deux amours ont donc fait deux cités :

  • l'amour de soi, juqu'au mépris de Dieu, la cité terrestre
  • l'amour de Dieu, jusqu'au mépris de soi, la cité céleste. (Traité XIV, 28)
L'Esprit Saint, source de l'amour

Parce que l'apôtre Paul nous dit « L'amour de Dieu a été répandiu dans nos cœurs par l'Esprit Saint qui nous a été donné » (Rm 5, 5), nous devons comprendre que l'amour, c'est l'Esprit Saint. C'est lui, l'Esprit Saint que ne peuvent recevoir les méchants... L'homme mauvais peut avoir reçu le baptême, le sacrement du corps et du sang du Seigneur,... Porter le nom du Christ, c'est-à-dire être appelé chrétien, l'homme mauvais le peut aussi, mais avoir l'amour et être mauvais, c'est impossible. C'est un don personnel ; il est cette source unique pour chacun. L'Esprit de Dieu vous invite à y boire : l'Esprit de Dieu nous invite à Le boire lui-même. (Traité VII, 6)

 

Comment comprendre ? Mise en garde contre une réception des sacrements sans conversion, sans accueil de l'Esprit Saint.