Qu'est-ce qu'un Mouvement ou une Association de Fidèles ?

Du 11 au 16 janvier dernier, quarante responsables de mouvements français d’action catholique se sont rendus à Rome pour rencontrer le Pape François et plusieurs Dicastères. Une bonne occasion de donner la parole à Christine Morin qui nous parle des mouvements et des associations de fidèles et de recueillir les témoignages de la petite délégation berrichonne présente à cette rencontre.

Une Association de fidèles est, dans le droit de l’Église catholique, un groupe de catholiques, laïcs ou pas, qui s’allient pour promouvoir ou favoriser une cause spirituelle ou doctrinale approuvée par l’Église, leur propre progrès spirituel ou le bien des autres, ou  encore pour se consacrer à une œuvre apostolique ou caritative définie.

L’Action catholique est le nom d’ensemble des mouvements créés par l’Église catholique au XXe siècle dans le cadre du catholicisme social à destination de catégories précises de la société. Ces mouvements permettent de réunir des hommes et des femmes qui ont des centres d’intérêts communs et qui ont comme noyau central, l’amour du Christ. Nous parlons de mouvement d’action catholique quand deux critères se trouvent réunis, faire révision de vie, c’est-à-dire employer la méthode du « voir – juger – agir ». Être évangélisateur de ses semblables : Le fameux : « Entre eux – par eux – pour eux » des Pères Cardjin et Guérin avec la conviction « qu’on n’est pas chrétien tout seul. »

Les associations et les mouvements sont une chance pour notre diocèse, ces structures permettent de rejoindre des personnes éloignées, voire très éloignées de notre église, de les rejoindre par le biais du travail, de leur lieu de vie, de son couple, de sa famille, de son statut, par son goût du soutien à l’autre, par l’art, la culture, la nature, la santé, le handicap, la prière… Ce maillage très diversifié permet à chacun de trouver et de prendre sa place au sein de l’église mais aussi de la société, c’est une des richesses de notre église. Ces structures permettent d’avancer dans sa vie et dans sa foi, en prenant le temps de se poser et de regarder sa situation, et cela, en lien avec sa foi, que me dit-elle ? Comment m’aide-t-elle ? Tout en étant toujours accompagné. Il existe sur notre diocèse environ 60 associations et mouvements.

Vous n’avez pas encore trouvé celle/celui qui pourrait vous convenir ? Vous souhaitez en savoir plus ? Venez sur le site du diocèse, vous pourrez accéder aux différentes pages de ces structures.

Christine Morin

Déléguée diocésaine auprès des mouvements et des associations de fidèles

►https://www.diocese-bourges.org/vivre-sa-foi/eclairer-et-nourrir-sa-foi

La délégation du CMR* à Rome

*Chrétiens dans le Monde Rural

Au retour de notre voyage pèlerinage à Rome je voulais vous partager ce moment exceptionnel.

Lorsque le Pape François a écrit la « Lettre au peuple de Dieu » en août 2018 les mouvements d’Action Catholique ont eu envie de se rencontrer pour en parler. De cette rencontre a germé l’idée d’aller rencontrer le Pape François et des dicastères à Rome. Pour aller plus loin et préparer cet événement, nous nous sommes retrouvés pour une journée de formation en visio avec deux questions :

• L’Action Catholique est-elle une chance pour le monde d’aujourd’hui ?
• L’Action Catholique est-elle une chance pour l’Église de demain ?

Notre conclusion a bien sûr été « OUI », et le père René Aucourt totalement extérieur à nos mouvements s’est fait écho de ce qu’il a découvert et ressenti de nos échanges.

Tout d’abord il ressort une affirmation forte : les mouvements d’action catholique sont lieux d’Église. Ils ne sont pas tout de l’Église mais ils sont bien de l’Église.

Nous avons préparé un document qui présente qui nous sommes et quelles sont nos différentes actions. Ce livret a été envoyé au préalable au Pape François et aux différents dicastères que nous allions rencontrer. Ce document intitulé « Être Apôtres Aujourd’hui ! » nous a aidé à formuler ce que nous vivons en équipe, ce que nous partageons et comment nous témoignons de notre foi dans les différents milieux où nous évoluons, organisations populaires, familiales, scolaires, syndicales, politiques, etc.

Une délégation d’une quarantaine de personnes représentant dix mouvements de jeunes, d’adultes et de retraités est partie à Rome du 12 au 16 janvier. Nous étions accompagnés de Jean-Christophe Meyer, secrétaire-adjoint de la CEF et de Mgr François Fonlupt, archevêque d’Avignon, président du CEMAF (conseil des évêques pour les mouvements et associations de fidèles).

Le premier jour nous avons rencontré le Cardinal Parolin, secrétaire d’État auprès du Pape François. Cette rencontre a été primordiale car il nous a accordé presque deux heures en nous écoutant chacun parler de notre façon d’agir dans différents lieux avec ce qui caractérise l’action catholique française : « Voir, Juger-Discerner, Agir » Il nous a donné des paroles d’encouragement, de légitimité en tant que laïcs appelés au monde pour témoigner de notre foi.

Il nous a aussi encouragés à rencontrer nos prêtres et nos évêques, surtout ceux qui pensent que l’action catholique n’est plus d’actualité, ainsi qu’à rencontrer nos politiques quand cela est nécessaire.

Avec le Cardinal Parolin nous avons aussi abordé des questions sur la politique mondiale, à savoir comment le Vatican peut exercer une influence sur des événements. Celui-ci nous a répondu que l’état du Vatican n’a pas d’armée mais une parole, à la fois forte et faible, mais une parole quand même. Nous avons eu les mêmes échos lors de notre rencontre à l’Ambassade de France au Vatican.

Le lendemain nous avons été reçus en audience privée par le Pape François. Ce fut un moment très solennel mais assez court. Mgr Fonlupt nous a présentés. Le Pape François nous a lu son discours. Lui aussi nous encourage et nous envoie en mission. Il nous invite à aller vers les plus jeunes qui aujourd’hui sont plus distants de l’Église et qui pourtant recherchent du sens à leur vie…

Et puis nous sommes tous allés lui serrer la main. Quelle émotion !!!!

Le samedi matin nous avons rencontré le cardinal Grech et Nathalie Becquart qui sont chargés de la mise en œuvre du Synode sur la Synodalité : « Communion, Participation, Mission ».

« Le synode doit être une grande respiration pour l’Église. Le Synode n’est pas un synode sur les laïcs, mais sur le peuple de Dieu. Pasteurs et fidèles doivent marcher ensemble. Il faut dialoguer. L’Église n’a aucune raison d’exister pour elle-même mais elle est faite pour le monde. » (paroles du cardinal Grech)

De retour de ce voyage à Rome, j’en retiens une vraie reconnaissance de l’Église de Rome, des paroles d’encouragement, et de légitimité.

Aujourd’hui en tant que responsable du Mouvement « Chrétiens dans le Monde Rural » je me sens plein d’espoir dans mon engagement et prêt pour continuer à cheminer avec le Christ.

Laurent Martin

L’écho d’une jeune participante…

Avec 10 autres jeunes responsables de mouvements de jeunes, j’ai fait partie de la délégation d’Action Catholique française qui s’est rendue à Rome et au Vatican début janvier. 

Faire ce voyage, c’était d’abord se prouver à nous-même que nous faisons partie de l’Église ; que notre légitimité à agir dans nos milieux de vies et d’y reconnaître la présence du Christ est réelle et reconnue par d’autres. Ce voyage nous a aussi permis de nous approcher de l’Église Universelle. Les récits du début de l’ère chrétienne résonnent tellement dans la ville de Rome dont toute l’architecture renvoie au temps des Césars, forums antiques et autres mythologies méditerranéennes. 

Ce que je retiens, ce sont les mots du Pape François : « Notre rôle consiste donc à soutenir et favoriser l’action de Dieu dans les cœurs, en s’adaptant à la réalité qui évolue sans cesse. Les personnes - et je pense plus particulièrement aux jeunes - que vos mouvements rejoignent ne sont pas les mêmes qu’il y a quelques années. [...] C’est votre mission, comme Action catholique, de les rejoindre tels qu’ils sont, de les faire grandir dans l’amour du Christ et du prochain, et de les porter à davantage d’engagement concret pour qu’ils soient les protagonistes de leur vie et de la vie de l’Église, afin que le monde puisse changer. »

Voilà de quoi reprendre des forces dans nos engagements et contribuer à améliorer les choses. Que ce soit en profitant du contexte d’élections présidentielles et législatives ou du Synode en cours, nous sommes mobilisé-es pour que le monde puisse changer !

Lucie Martin