Célébrer Noël... autrement

Le Temps de l’Avent nous prépare à célébrer Noël, la naissance du Fils de Dieu. Pour beaucoup de nos contemporains, la préparation à Noël revêt une réalité particulière. Noël sera vécu cette année loin de son pays, à l’hôpital ou en détention. Des réalités humaines pour lesquelles des services et mouvements du diocèse sont engagés. Ils racontent…

Noël avec la Pastorale de la Santé

L’hôpital de Châteauroux possède une chapelle où est installée une crèche dès le début de l’Avent. Tout au long de la journée, il y a du passage : rarement des patients, plus souvent des familles, du personnel (soignant ou pas). Ils viennent se recueillir auprès de la crèche à côté de laquelle je dépose les textes de chaque dimanche de l’Avent accompagnés de pistes de réflexion. Dans le coin prière, je rajoute aux prières habituelles des prières spécifiques à cette période de Noël.

En tant qu’aumônier, je visite les patients croyants ou non. Une écoute adaptée permet à chaque patient de verbaliser sa difficulté à passer Noël à l’hôpital avec parfois un sentiment de solitude que j’espère combler un peu par mon passage. Mais peuvent aussi être évoqués les souvenirs de belles messes de Noël, de joyeux réveillons en famille, ce qui permet un instant de s’évader de la chambre d’hôpital. Pour les patients croyants, la lecture de la parole de Dieu, les temps de prière et de communion sont plus fervents qu’à l’ordinaire et source d’Espérance pour eux-mêmes, pour leurs proches, mais aussi pour le Monde.

Catherine Boilève

Aumônier au Centre hospitalier de Châteauroux

Noël... et le temps de Noël…

Pour l’équipe de la Pastorale des Migrants de Châteauroux, il y a deux moments forts où nous célébrons ensemble cette période : notre traditionnel temps de prière de l’Avent courant décembre et la Fête de l’Épiphanie début janvier.

Le temps de prière de l’Avent est particulièrement prisé, moment où nous nous retrouvons entre migrants et français pour partager ensemble cette attente de la venue du Seigneur, celui qui dira "J’étais un étranger et vous m’avez accueilli"... chants, prières, mais surtout échange sur ce thème, permettent une véritable communion des âmes. Entendre ces paroles venues d'Ailleurs pour évoquer la Naissance du Christ est toujours d’une grande teneur émotionnelle.

La préparation de la messe de l’Épiphanie (en l’église Saint-André) est confiée depuis plusieurs années à la Pastorale des Migrants. Quoi de plus normal pour une Fête où nous célébrons ces Mages venus de pays lointains pour adorer le Seigneur ! Messe que nous voulons tout en couleurs avec là aussi des chants, une procession de produits de différents pays... et bien souvent, nos amis revêtent leurs tenues traditionnelles à cette occasion ! N’oublions pas non plus que l’Épiphanie correspond au Noël de ceux venus de certains pays, dont l’Arménie, premier état chrétien au Monde ! Le repas partagé qui suit toujours cette messe est aussi riche et varié des plats traditionnels du Monde !

Vous pouvez bien entendu vous joindre à ces deux moments où, soyez en sûrs, vous ne reviendrez pas pareils et qui vous permettront de vivre une période de Noël autrement ! Joyeux Noël à tous !

Gérald Prévot

engagé dans la pastorale des migrants

Noël en prison, au « Craquelin » à Châteauroux

Quelques minutes d’attente devant la porte d’entrée, le temps nécessaire aux vérifications d’identité des 6 ou 7, aumôniers, accompagnants et prêtre (toujours l’évêque à cette occasion).

Clac-clac, premiers bruits caractéristiques des verrous électromagnétiques qui libèrent la porte (7 avant d’accéder à la salle polyvalente). La salle est prête pour l’occasion : une table ordinaire qui fera office d’autel, une modeste crèche posée sur l’estrade, une vingtaine de chaises pliantes multicolores disposées soigneusement pour accueillir ces paroissiens particuliers (une douzaine), les feuilles de messe, et bien sûr quelques tables et les incontournables guirlandes pour le temps festif à suivre.

Les hommes arrivent, des hommes comme les autres, qui ne sont pas là par hasard, mais qui nous sont si proches, des frères en Christ que leurs parcours souvent chaotiques ont menés là. Des joyeux, des tristes, des angoissés, des sereins, des fébriles, des résignés, des isolés que personne n’attend dehors, des impatients qui n’aspirent qu’à retrouver la liberté (pas forcément pour en faire bon usage…).

La messe est toujours émouvante. Si les bonnes notes n’y sont pas toujours, le cœur lui, y est bien. La participation, toutes proportions gardées, n’a rien à envier à nos assemblées dominicales.

Après la prière, les petits plaisirs sous forme de gâteaux et jus de fruits, offerts par l’aumônerie. Pour beaucoup, ce sera le seul jour de l’année (avec Pâques) où leur quotidien sera un peu amélioré. Nous savons bien que nous ne reverrons pas certains avant Pâques… et alors ?

Passé ce temps d’amitié simple, ces hommes retournent dans leurs cellules où finira de s’écouler la même journée qu’hier… et que demain… et demain… Mais pendant ce court temps de grâce, parce que nous étions réunis en son nom, Il était là !

Au Craquelin comme ailleurs (et même 2 jours avant qu’ailleurs !), «Il est né le Divin enfant …» !

Arnaud De Laitre

Aumônier au centre de détention du Craquelin