Rencontre du 30 novembre 2013 L’accélération du temps dans nos vies, — Diocèse de Bourges

Aller au contenu. | Aller à la navigation

Outils personnels

Eglise Catholique en Berry Diocèse de BourgesDiocèse de Bourges
menu

Rencontre du 30 novembre 2013 L’accélération du temps dans nos vies,


Le 30 novembre 2013 avait lieu au LEAP de Bengy sur Craon une très intéressante journée initiée par le « groupe de Bengy » ayant pour thème :

« L’accélération du temps dans nos vies, chances ou risques, quels repères ? » animée par Mme Monique Baujard, juriste et directrice du service national « Famille et société » de la Conférence des évêques de France ; notre évêque Mgr Maillard était partie prenante de cette journée.

Ce n’est pas nouveau que le temps fasse question. Le temps a toujours une dimension sociale. Nous sommes dans une société sécularisée, individualiste où l’autonomie et la liberté se sont hissées en haut de l’échelle des valeurs. Nous faisons des choix parmi de nombreuses possibilités.
Nous parlons de marché pour tout. Nous choisissons selon le rapport qualité- prix.

Il y a différents horizons temporels :

  • la vie quotidienne,
  • le temps de notre vie,
  • notre époque, 
  • l’histoire universelle,

mais notre temps profane n’est plus du tout structuré. En politique comme dans le travail, celui qui maîtrise le temps est celui qui commande.

La sensation de manquer de temps vient du fait que nous avons presque une infinité de
possibilités

Dans sa thèse sur « l’accélération », le sociologue allemand Hartmut Rosa postule que cette accélération a pris un tour particulier à partir de 1989 de par la conjonction de la chute du communisme, le développement effréné des technologies de communication et de la dominance de l’économie ultralibérale ; d’où une perte des rythmes ; la multiplication des possibilités simultanées peut aller jusqu’à la perte de notre identité. Tout choix devient provisoire et révisable à tout moment (une succession de jobs plutôt qu’un métier, des conjoints pour une durée variable plutôt qu’un engagement pour la vie…)

Les sociologues parlent de temporalisation des choix et de l’identité personnelle. Avant on avait un projet de vie orienté vers la stabilité, aujourd’hui, l’identité flexible s’adapte au changement permanent.

Et pourtant c’est le temps qui fait l’unité de la vie humaine.

Après cette analyse sociologique , Mme Baujard a dressé des éléments de conception du temps qui nous viennent de la Bible et de la tradition chrétienne aptes à façonner les éléments essentiels dans notre vie. A cette rupture entre le passé et le présent, entre le présent et le futur et qui se résume à consommer, se divertir et rester jeune, la foi chrétienne peut-elle structurer notre temps ?

Oui, il y a un temps d’attente (pas tout tout de suite), il y a un jour de la semaine où on arrête le temps du quotidien pour le consacrer à Dieu et aux autres.

Il nous faut revisiter les notions de responsabilité et vigilance, patience et persévérance, sobriété, c’est à dire la juste distance par rapport à la communication. Nous devons affirmer notre volonté et capacité à maitriser notre temps car le manque de perception du temps par nos contemporains est une aubaine pour les marchands de peur qui prospèrent sur l’émotion instantanée et non sur la réflexion et la raison.

Cette journée très dense en réflexions peut être le point de départ de la nôtre propre.