La croix commémorative de l’assassinat d’Henri Bidault — Diocèse de Bourges

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La croix commémorative de l’assassinat d’Henri Bidault


Le patronage Jeanne d’Arc, en sommeil pendant les années de guerre, reprend vie au cours de l’année 1919. Les jeunes garçons se réunissent le jeudi après-midi ; les jeunes adultes, souvent engagés dans la vie active, se retrouvent le dimanche après-midi. Le dimanche 20 février 1921, la soirée se prolonge, on ne se quitte que vers 10 heures du soir. L’abbé Paulmier note dans son journal :

« 1921 : Le dimanche 20 février, le vice-président du patronage de garçons, monsieur Henri Bidault est assassiné. Venu au patronage vers huit heures et demie du soir, il avait passé gaiement la soirée avec ses camarades et à dix heures, la réunion étant terminée, il retournait chez lui, au village de Bellevue, quand, à mi-chemin de Bellevue à Châtillon, il fut tué d’un coup de feu en pleine tête. Une première autopsie faite à la légère avait fait conclure à un accident d’automobile mais sur la pression de l’opinion publique indignée, le Parquet a fait procéder  à une contre-autopsie qui a fait découvrir dans la tête de la victime toute une charge de plombs. La justice informe et cherche à découvrir l’auteur de l’assassinat… Sa mort est une perte pour le patronage ».

L’abbé Paulmier a donné une version sommaire des événements. En effet, dans un premier temps, le maire de Châtillon accompagné d’un médecin local avait conclu à un accident de la circulation, dû à une voiture aux pneus cloutés. Le Parquet de Châteauroux -(un substitut du procureur, un médecin légiste et un greffier)- arrivé sur les lieux le lundi 21 en fin de matinée confirme l’accident et délivre le permis d’inhumer. Une foule considérable assiste aux obsèques le jeudi 24. La rumeur prend forme : « Henri Bidault a été assassiné ! On cherche à cacher le crime ! » Au bout de quelques semaines d’agitation le préfet de l’Indre sollicite son collègue de Tours pour envoyer  une mission judiciaire. Le parquet de Tours délègue un substitut, un juge d’instruction et deux médecins légistes pour procéder à une contre-autopsie. Le 18 mars, tôt le matin, on procède à l’exhumation. Les légistes demandent l’ouverture du cercueil, leur constatation est immédiate : Henri Bidault a reçu une charge de plombs dans la tête, le crime est patent. Un procès verbal est dressé et la réinhumation immédiate. L’enquête diligentée par le parquet de Châteauroux reprend. Elle se terminera en août 1921 par un non-lieu. Le crime est à jamais resté impuni.

En 1922, la paroisse et le patronage font ériger une croix sur le lieu même du crime.

« La Patriote » en 1913. Au dernier rang de gauche à droite :

Henri Bidault, Raymond Bourreau, Edouard Girault, abbé Foucher,    M. Beaudouin, curé Paulmier, Joseph Testé, Marcel Couratin,     M. Minaret.

 

JLG 03 2016